Fin de l'horlogerie Suisse, acte II

« Faire l'autruche » par Adolf Oberländer, 1877. Crédit : Wikipédia cc

Après avoir sauvé l'horlogerie suisse dans les années 80, le groupe Swatch pourrait bien sombrer avec la révolution des montres connectées qui s'annonce. Explication de texte.

"Le patron de Swatch (Nick Hayek, ndlr) estime par ailleurs que le battage médiatique - provoqué par les analystes et les journalistes - autour des montres connectées est déjà passé, les gens ayant réalisé qu'Apple n'est «pas plus malin que les autres»." (source)
Aussi étonnant que cela paraisse, nous sommes, à peu de choses près, dans la même configuration qu'il y a 40 ans. Une innovation (encore peu pertinente, c'est vrai) dont tout le monde veut va être soigneusement ignorée par l'industrie horlogère suisse.

Le principal groupe horloger suisse prend la même orientation que toutes les manufactures qu'il racheté dans les années 80. A l'époque, le quartz était la révolution. De nombreuses marques l'ont ignorées et snobées en considérant que c'était une mode qui passerait vite. La mode a vite passé et elle a emporté avec elle une bonne partie de ces visionnaires à long-terme. Le quartz a vécu et n'a pas vraiment pris avec les montres de luxe. Il suffisait de tenir bon pendant 20 à 30 ans !

Même histoire, la montre connectée vise le segment de moyenne gamme (là où on vend le plus de montres). Ce n'est pas faux de penser que la montre de luxe mécanique ne va pas réellement être impactée par le développement. Apple a jeté de la poudre aux yeux en sortant quelques modèles de luxe à des prix astronomiques. Apple ne vise pas la montre de luxe. Apple vise le principal marché horloger : la gamme moyenne qui représente 10 milliards de Francs Suisse chaque année. Ce qui est très malin n'en déplaise à M. Hayek. Et là où il ne voit pas l'éléphant arriver dans le couloir, c'est qu'Apple a les moyens financiers, techniques, la notoriété et l'opportunité de se placer comme un véritable acteur de l'horlogerie. Exactement comme ils l'ont fait dans la téléphonie portable.


Pendant ce temps, Swatch qui dispose des mêmes atouts et de la notoriété nécessaire n'y croit pas. Nokia et Motorola ont continué à faire des téléphones quand Apple s'est mis à faire des smartphones, on sait ce qui est advenu. Kodak n'a pas trop cru à la photo numérique dont il était l'inventeur (+ 2012). Microsoft était certain de régner sur internet en imposant Internet Explorer, Google est arrivé avec le tout gratuit. Amazon a perdu de l'argent pendant de nombreuses années sans dévier de son modèle économique. Aujourd'hui, Amazon n'a plus vraiment de concurrents. Ils n'y croyaient pas.

Avec une durée de vie moyenne des entreprises réduite de 75 à 15 ans (entre les années 30 et aujourd'hui), mieux vaut se lancer dans un projet trop tôt que trop tard. Les faits sont têtus.

Voir aussi la sortie de l'Apple Smartwatch

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"Pour Eugene Munster, analyste spécialisé sur Apple du cabinet Piper Jaffray, 1 million de montres pourraient être pré-vendues ce week-end et 8 millions en 2015." Source Capital.
Si Apple vend 8 millions de montres en 2015, l'horlogerie Suisse marquera le pas face au géant de la Silicon Valley. Feuilleton à suivre...

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Apple a bien vendu 1 million de montres en un seul week-end. Pas de problèmes, les analystes helvètes nous expliquent pourquoi finalement ce n'est pas le quartz qui a tué l'industrie horlogère Suisse dans les années 80. Intéressant. Entre les visionnaires à long terme et ceux qui racontent l'histoire, l'industrie Suisse n'est plus à l'heure. A suivre... mehr sehen Replica Rolex Yachtmaster und uhren fakes